Ils étaient quelques milliers ce premier mai, pour écouter le Premier ministre défendre son action et appeler, dans un discours en shona émaillé d’anglais, à la remobilisation du monde du travail. « Nous pouvons toujours perdre notre liberté si nous sommes divisés », a-t-il rappelé à la foule en insistant : « Le 1er-Mai nous unit, il ne nous divise pas ».
Pourtant, il y a des divisions : à quelques kilomètres de là, des dissidents de la ZCTU s’étaient réunis. Ils estiment que la présence du MDC (Mouvement pour un changement démocratique) au sein du gouvernement d’union nationale fait en réalité les affaires de la Zanu-Pf, le parti de Robert Mugabe. Pour ce leader syndical, « on a volé l’élection du MDC et de Morgan Tsvangirai. Et ils l’ont condamné. Mais ce sont les mêmes qui participent à un processus pourri et frauduleux. Et Tsvangirai doit savoir que si c’est ça sa conduite, quand viendront les élections, et si la Zanu-Pf fait ce qu’elle fait toujours, c'est-à-dire qu’elle truque les élections, certains ne seront pas là pour soutenir Morgan Tsvangirai ».
Rassembler son propre camp, ce sera la tâche de Morgan Tsvangirai en attendant des élections dont la date n’a pas encore été fixée.