Alors que le président soudanais aurait dû se rendre à Juba [l'actuelle capitale du Soudan du Sud, NDLR] ce mardi 3 avril, le conflit le long de la frontière non démarquée entre les deux pays se poursuit.
Le ministre de l’Information du Soudan du Sud, Barnaba Marial Benjamin s'inquiète : « Il n’y a aucun endroit sur la terre où un Etat souverain bombarde un autre Etat souverain sans que la communauté internationale ne réagisse, assurant cependant nous allons défendre l’intégrité de notre territoire mais nous ne pénétrerons pas au Soudan ».
Les troupes de l'Armée de libération des peuples du Soudan du Sud (SPLA) l’ont pourtant fait dans la zone contestée et pétrolifère d'Heglig. Mais selon le ministre, c’était de la légitime défense.
Il dénonce la médiation de commission de l’Union africaine, présidée par l’ancien chef d’Etat sud-africain Thabo Mbeki : « Quand l’Union africaine a fait son rapport au Conseil de sécurité, ils nous ont décrits comme des agresseurs. C’était très décevant. Ils ne font même pas état des bombardements et disent ne pas comprendre pourquoi le Soudan du Sud a suspendu la production de pétrole. Et bien, si vous ne comprenez pas, pourquoi êtes-vous médiateur alors ? Je pensais que nous nous étions compris ».
Le ministre réclame une action urgente de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad) et des pays de la région pour mettre fin à l’impasse. Il dénonce la tentative du Soudan de saboter les investissements pétroliers et affirme que le Soudan du Sud est prêt à payer jusqu’à un dollar de taxe de transit (*) pour acheminer le pétrole vers Port-Soudan.
Khartoum réclame 36 dollars le baril.
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(*) 1 dollar correspond à l'un des tarifs les plus élevés du monde pour une taxe de transit pétrolier.