Depuis lundi, les affrontements dans plusieurs localités le long de la frontière ont atteint un niveau sans précédent depuis plusieurs mois. Mardi après-midi 27 mars, des combats étaient toujours en cours dans la zone d’Heglig, dont une partie est revendiquée par le Soudan du Sud. Dans la matinée, Khartoum a également bombardé des champs pétroliers à une trentaine de kilomètres de Bentiu, la capitale de l’Etat d’Unité au Soudan du Sud.
Le Soudan accuse le mouvement rebelle du Darfour, le MJE, de se battre aux côtés de l’armée populaire de libération du Soudan. Une accusation démentie par Juba. Le mouvement est cependant actif dans la région. En février et mars, l’armée sud-soudanaise a revendiqué à deux reprises des actions militaires que s’est également attribuées la coalition rebelle incluant le MJE au Sud-Kordofan. Juba accuse pour sa part les rebelles de l’Armée de libération du Soudan du Sud, soutenue par Khartoum, d’avoir pris part aux attaques.
Cette escalade de violence intervient alors que mi-mars, un document avait été signé à Addis-Abeba concernant la démarcation de la frontière et la nationalité. Mais comme souvent, les armes ont parlé avant que les deux parties ne s’engagent concrètement sur des accords de principe. La question la plus litigieuse concerne le partage des revenus pétroliers et provoque selon certains analystes des divisions au sein du régime soudanais, certains refusant tout compromis. Omar Al Bashir qui devait se rendre à Juba le 3 avril a annulé son déplacement.
Le Haut Commissariat aux réfugiés a exprimé son inquiétude concernant la sécurité de 16 000 réfugiés ayant fui le sud kordofan et se trouvant dans le camp de Yida, non loin des combats.