Avec nos envoyés spéciaux
Le président sortant Abdoulaye Wade a voté dans le bureau de son quartier résidentiel à Dakar dans une cohue indescriptible tant il y avait de journalistes présents. D’ailleurs, juste avant qu’il n’arrive, le vote tournait au ralenti dans ce bureau du lycée franco-arabe du Point-E, quartier aisé de Dakar. Tout est bloqué, « même le troisième âge ne vote plus », s’exclamait une sexagénaire.
Abdoulaye Wade, 85 ans, a donc voté en grand boubou blanc, un calot blanc également sur la tête. Il se dit confiant que la participation sera plus élevée qu’au premier tour où près d’un Sénégalais sur deux avait boudé les urnes. « Le taux d’abstention record était le fruit d’une campagne pernicieuse qui visait à effrayer les gens », dit-il. Mais il se dit prêt à oublier et il appelle tous les Sénégalais à se rendre aux urnes. Interrogé sur le fait que son adversaire a le soutien des 12 autres candidats éliminés au premier tour, Abdoulaye Wade réplique : « Ce sont les candidats qui se sont ralliés à Macky Sall, pas leurs militants ! ».
Le président avait été hué au premier tour dans ce bureau, rien de tel aujourd’hui. Il faut dire que la police contrôlait au portail les cartes d’identité et cartes d’électeurs. Aujourd’hui au contraire, des fidèles du chef religieux Cheikh Bethio Thioune appelaient en chantant à voter pour Abdoulaye Wade devant l’entrée, ce matin. Une heure avant l’arrivée du président, la police avait utilisé des gaz lacrymogènes pour tenter de les disperser. Elle a expliqué qu’elle faisait respecter la loi électorale.
Macky Sall a voté dans son fief, à Fatick
Macky Sall a voté peu après 9 heures 30 à Fatick, la ville dont il est maire. Et c’était dans une ambiance beaucoup plus festive qu’Abdoulaye Wade. Le candidat de la coalition Benno Bokk Yakaar a voté sous les acclamations de ses partisans sans que les forces de l’ordre n’aient à intervenir. Il s’est dit convaincu d’obtenir la majorité des suffrages mais a demandé à son état-major, à ses partisans, de s’abstenir de toute déclaration. Il a enfin prié ses militants de ne pas céder à d’éventuelles provocations même si, dans l’ensemble, dit-il, ce second tour n’a jusque-là connu d’incidents majeurs.
Concernant les opérations de vote à Fatick, elles se déroulent manifestement sans accroc. Dans l’école où l'un de nos envoyés spéciaux s’est rendu ce dimanche matin, les bureaux ont ouvert à l’heure en présence des représentants des deux candidats. Dans ce fief de Macky Sall, les électeurs, eux, sont enthousiastes. Certains s’étaient d’ailleurs rendus aux urnes dès 4 heures du matin.
Le scrutin se déroule dans le calme dans l'ensemble du pays
On retient que le vote s’est déroulé à la mi-journée dans le calme dans le reste du pays également. Globalement, le scrutin a démarré à l’heure, à 8 heures, comme au premier tour. Dans le nord du pays à Saint-Louis, la Commission électorale départementale a noté une influence plus importante qu’au premier tour. Les Saint-Louisiens faisaient la queue depuis 6 heures du matin pour certains et les opérations se sont déroulées de manière fluide.
A l’inverse dans le département de Diourbel dans le centre du pays, la Céda (Commission électorale départementale autonome) constate une faible influence. Là-bas, les contrôleurs de la Céda observent des files d’attente bien plus espacées et bien moins longues qu’au premier tour.
L’image qui se dégage donc à la mi-journée est celle d’un vote dans le calme. Il n’y a pas encore de chiffres précis concernant le taux de participation à la mi-journée. La fermeture des bureaux de vote est prévue à 18 heures, heure locale.