Sénégal : le calme règne à la veille du scrutin dans les rues de Dakar

Si les quatre semaines qui avaient précédé le premier tour de l’élection présidentielle avaient été marquées par des violences, rien de tel ne s’est produit dans l’entre-deux-tours, malgré quelques incidents. Samedi 24 mars, l’inquiétude avait cédé la place à l’espoir dans les rues de Dakar, à la veille du vote qui doit départager président sortant Abdoulaye Wade et son ancien Premier ministre Macky Sall.

Dans les rues du quartier de la Médina, un vendeur de glace ambulant, des enfants… le calme d’un samedi matin. Fatou Kine Niang prépare du café qu’elle vend sur le trottoir pour faire vivre sa famille. Comme beaucoup, elle se dit plus rassurée qu’au premier tour. « Au premier tour, on était inquiet, dit-elle. Avec les manifestations et tout ce qui se passe, on avait peur. Il y a même des gens qui n’ont pas pu aller voter parce qu’ils craignaient pour leur vie. C’est plus calme au deuxième tour ».

Des craintes subsistent

Si les caravanes des candidats ont pu être parfois caillassées dans l’entre-deux-tours, rien à voir avec les manifestations qui avaient secouées le pays avant le 26 février. Les craintes ne sont toutefois pas complètement dissipées. Les gourdins brandis par les talibés du marabout Cheikh Bethio Thioune, un soutien du président Wade, en ont par exemple inquiété certains, comme Fatou Adi Thiam, grosses lunettes de star sur le nez. « Toutes les manifestations qui devaient avoir lieu, on les a toutes renvoyées après les élections, précise-t-elle. Ma nièce qui devait avoir son baptême mais on l’a reporté jusqu’au 4 (ndlr avril), après les élections parce que ce n’est pas sûr ».

Un peu plus loin, une jeune femme achète des mèches pour refaire sa coiffure en cette veille d’élection. Elle et d’autres appellent Abdoulaye Wade et Macky Sall à la responsabilité. « Aux hommes politiques, je leur dis que c’est le peuple qui donne la victoire. Si on élit quelqu’un, il faut l’accepter ». « Le Sénégal est un pays démocratique », ajoute Fatou Kine Niang, fière de l’Histoire de son pays qui n’a jamais connu de coup d’Etat en 50 ans d’indépendance. Et d’ajouter : « il doit le rester ! ».
 

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