Madagascar : la bataille juridique continue sur la question des bois précieux

L’affaire du bois de rose en particulier est un des scandales qui entachent la période de transition depuis trois ans : des cargaisons de rondins sont régulièrement expédiées vers la Chine pour y être revendus extrêmement cher, avec la complicité de certaines autorités. La coupe et le commerce de bois de rose sont strictement interdits par la loi, mais un arrêté ministériel sorti mi-janvier revenait sur cette interdiction. Il a finalement été annulé, mais les organisations environnementales ne sont pas pour autant rassurées.

L’arrêté signé mi-janvier visait à permettre l’exportation de 500 containers de palissandre bloqués dans le port de Majunga, dans le nord-ouest de l’île. Les organisations environnementales avaient réagi vivement, affirmant qu’avec ce texte, c’est l’ensemble des bois précieux qui pourraient être exportés plus facilement.

L’affaire a fait un tollé, d’autant plus que le ministre de l’Environnement qui a émis cet arrêté est issu de l’opposition qui a durant deux ans dénoncé l’implication du régime de transition dans ces trafics. Finalement l’arrêté a été abrogé cette semaine.

Un nouveau texte est à l’étude, mais son contenu est similaire au précédent, s’inquiète l’Alliance Vohary Gasy, plate-forme de la société civile pour l’environnemen. Dans ce nouveau projet d’arrêté interministériel, le bois de rose ne peut être exporté, mais le palissandre oui. Or le bois de rose est un palissandre noble, affirme l’organisation.

Faute de précisions suffisantes dans les textes, l’interdiction pourrait alors être contournée, et les exportations se multiplier.

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