Avec notre correspondante à Antananarivo, Marie Audran
Pour le ministère de l’Environnement et des forêts, il s’agit d’une mesure ponctuelle destinée à régler un problème particulier, à savoir des stocks de palissandre bloqués dans le port de Mahajanga. Mais ces explications ne convainquent pas la plateforme d’organisations environnementales Voahary Gasy.
Andry Andriamanga, le coordonnateur national s'inquiète : « A notre avis, cet arrêté va entraîner une recrudescence des trafics et surtout des nouvelles coupes au niveau des forêts. Pourquoi ? Parce que dans l’article 4 de cet arrêté, est stipulé " bois toute catégorie ". Donc il y a toutes les catégories de bois qu’on peut exporter et tout le monde peut, moyennant des papiers qui sont faciles à monter, demander un agrément d’exportation ».
L’Alliance Voahary Gasy demande l’annulation immédiate de l’arrêté. Le syndicat des Corps forestiers s’est joint à l’initiative. Son président Joseph Rakotonirina dénonce la procédure : « En matière d’exportation actuellement, le texte en vigueur est un texte interministériel. Un arrêté ministériel ne peut pas abroger un arrêté interministériel vu la hiérarchie des textes. C’est pourquoi l'arrêté est illégal ».
En 2009, l’Alliance Voahary Gasy avait saisi le Conseil d’Etat pour demander l’annulation d’un arrêté sur le bois précieux. Cette fois elle compte sur l’efficacité d’une lettre ouverte au président et au Premier ministre de transition.