Madagascar: les exportations illégales de bois précieux se poursuivent

A Madagascar, les associations environnementales ne cessent d’alerter l’opinion et les autorités sur les trafics de bois précieux, notamment le trafic de bois de rose qui partent par containers entiers, en général vers la Chine. Le Conseil d’Etat vient de débouter une plate-forme d’associations qui demandaient l’annulation d’un arrêté qui autorisait l’exportation de bois précieux.

Avec notre correspondante à Antananarivo

L’arrêté émis en septembre 2009 autorisait l’exportation de bois précieux à certaines conditions. L’alliance Voahary gasy, qui rassemble plusieurs organisations environnementales, avait saisi le Conseil d’Etat pour annuler cette mesure. Aldine Rabelaza, avocat de la plate-forme, explique la décision du Conseil d'Etat : « Le Conseil d'Etat a rendu son verdict : il n'y a plus lieu à statuer sur la requête en annulation déposée par Voahary gasy dans la mesure où ce décret 2010-141 est déjà intervenu. »

Le décret en question, émis en mars 2010, donc six mois plus tard, interdit la coupe, le transport et l’exportation de bois de rose et d’ébène. La plate-forme considère que l’action en justice a porté ses fruits. Pour Andry Andriamanga, coordinateur de l’Alliance Voahary gasy, « notre regret c’est qu’entre-temps, entre l’arrêté de septembre 2009 et le décret de 2010, il y a eu pertes énormes : il y a eu un écrémage des parcs, avec des ouvertures de voies. Pour récolter un arbre, il faut en couper quatre autres – pour transporter le bois de rose. »

Malgré le décret d’interdiction de 2010, les exportations illégales continuent, et la gestion du dossier « bois de rose » est aussi un enjeu politique. Un nouveau ministre de l’Environnement a pris ses fonctions la semaine dernière, issu de l’opposition, c’est un proche d’Albert Zafy, l’ancien président qui accuse régulièrement les tenants du pouvoir de profiter de ces trafics.

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