L'affaire remonte à la fin de l'année dernière : dans son édition du 30 décembre 2011, page 33, l’hebdomadaire satirique indépendant Folha 8 publie un photomontage présentant le président de la République, le vice-président et le chef de la Maison militaire comme des détenus avec un écriteau au cou les traitant de « voleurs ». Selon Fernando Baxi, le rédacteur en chef de l’hebdomadaire : « Ces images n’ont pas été produites par Folha 8. Elles circulaient déjà depuis des mois sur internet ».
Le cliché provoque la colère du parti au pouvoir et une pluie de critiques d’une partie de la presse. Le directeur du journal, William Tonet finit par faire des excuses publiques allant jusqu’à intituler sa Une du 14 janvier « Errare humanum est ».
L’affaire en serait restée là sans la perquisition de ce lundi 12 mars. Fernando Baxi en est resté indigné : « Jamais une rédaction en Angola n’a été perquisitionnée de la sorte. Il y a clairement une volonté de viser le journal et son directeur ! »
Pour l’hebdomadaire, la saisie des ordinateurs est illégale et sa responsabilité ne peut pas être engagée car il n’est pas l’auteur du photomontage : « Ils peuvent manipuler nos ordinateurs dans l’intention de faire incriminer Folha 8».
Contactée par RFI, la police n’a pas souhaité commenter le dossier. Lancé en 1996, Folha 8, qui emploie une vingtaine de journalistes, est le plus ancien journal privé angolais.
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À consulter :
Le photomontage sur le site Skyrock, à Cabinda.