Depuis dix ans, les Angolais se sont habitués aux annonces. En 2004, deux ans après la fin de la guerre civile, des élections sont promises pour 2006, puis pour 2007. Les électeurs se rendent finalement aux urnes en 2008, mais seulement pour élire leurs députés. En mars 2009, José Eduardo Dos Santos réaffirme que la présidentielle se tiendra comme prévue dans l'année. Au mois d'août, à l'occasion de sa tournée africaine, Hillary Clinton fait escale à Luanda. La secrétaire d'Etat américaine appelle à respecter les délais mais rien n'y fait. En décembre, le gouvernement angolais annonce qu'il faut d'abord adopter une nouvelle Constitution. Le président laisse alors entendre que l'élection devrait être retardée de trois ans.
Les citoyens angolais comprendront vite les raisons de cet énième report. La nouvelle Constitution adoptée par le Parlement a supprimé l'élection du chef de l'Etat au suffrage universel. C'est désormais la tête de liste du parti vainqueur des législatives qui est élue président. Un tour de passe-passe qualifié de farce par l'Unita, le principal parti d'opposition.
« 32 ans c'est trop », chante l'un des rappeurs angolais en vogue. José Eduardo Dos Santos, en concurrence avec l'Equato-Guinéen Obiang Nguema pour le titre de plus ancien chef d'Etat de la planète, ne s'est pas encore déclaré. Il devrait cependant figurer en tête de liste de son parti, le MPLA (Mouvement populaire pour la libération de l'Angola), pour les législatives de 2012 afin de conserver son fauteuil présidentiel.