L'affaire remonte à 2008. A cette époque le groupe Thales décroche un contrat auprès des forces armées angolaises pour la livraison d'un système de communication en réseau appelé Digimax. Ce contrat s'élève à 140 millions d'euros. Et Thales promet que tout sera prêt pour la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) en 2010.
Mais, d'après le réseau anti-corruption AfricaFiles, Thales choisit de s'associer à plusieurs partenaires locaux : Simportex, une société privée qui appartient à l'armée angolaise, et une autre compagnie angolaise sans grande expérience, la société de conseil Sadissa, fondée par le responsable d'une société pétrolière angolaise et un diplomate angolais en poste à Paris. Ce qui, au regard de la loi angolaise est interdit, puisqu’elle condamne officiellement tout conflit d’intérêt public-privé.
Changement de cap chez Thales
En mai 2009, coup de théâtre. En France, Luc Vigneron, ancien patron du groupe d'armement terrestre Nexter, remplace Denis Ranque, le bouillant PDG de Thales. Ce changement à la tête du groupe de défense provoque un changement de méthode : il n’est maintenant plus question de faire appel à des intermédiaires locaux en Afrique ou ailleurs.
Mais le journal Les Echos croit savoir que 10% du montant du contrat avait été promis à des intermédiaires angolais ! Des « facilitateurs » qui n'ont pas tardé à se manifester, allant, selon le quotidien économique, jusqu'à menacer physiquement les responsables de Thales en Afrique… Aujourd'hui Thales reconnaît tout simplement, un « différend commercial avec son prestataire local qui a conduit à la suspension des paiements vers l'Angola dès 2009. »