Des élections législatives sont attendues cette année et, selon la nouvelle Constitution, c'est la tête de liste du parti qui remporte le scrutin qui devient chef de l'Etat. Le nom de Manuel Vicente circulait depuis plusieurs mois comme celui qui pourrait succéder à José Eduardo Dos Santos.
Le patron du géant pétrolier angolais est un technocrate qui a transformé l’entreprise publique Sonangol en multinationale. Mais, sur le terrain politique, Manuel Vicente n'a que très peu d'expérience. Au sein du Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA), le parti au pouvoir, cela a fait grincer quelques dents. L'homme n'a pas participé à la guerre contre l'Unita (ancien mouvement rebelle), n'a pas de passé militant, pas d’expérience gouvernementale. Pour l'heure, le bureau politique n'a pas voulu se prononcer sur le choix de Manuel Vicente comme numéro deux derrière le président angolais sur la liste du parti pour les futures élections législatives qui auront lieu probablement en septembre prochain. En nommant Manuel Vicente à un ministère d'Etat, Eduardo Dos Santos semble donc vouloir imposer le choix de ce dauphin qui deviendrait vice-président après la victoire attendue aux futures législatives.
L'un des Etats les plus corrompus de la planète
Si, comme le croient certains, Eduardo Dos Santos (70 ans cette année) décide de ne pas aller au bout du prochain mandat, le vice-président assumera la présidence jusqu'a la fin du mandat. Certains analystes voient dans le choix de Manuel Vicente la garantie qu'aucun compte ne sera demandé au clan Dos Santos sur sa gouvernance. L'Angola est régulièrement cité comme l'un des Etats les plus corrompus de la planète par l'ONG Transparency International. Il y a une dizaine de jours, le Fonds monétaire international (FMI) s'est inquiété de « l'évaporation » de 32 milliards de dollars dans les finances du pays. Pour se défendre, Luanda a expliqué qu'il s'agissait de revenus pétroliers qui ont été mal enregistrés dans les recettes pétrolières de Sonangol.
Après le Nigeria, l'Angola est second producteur pétrolier de l’Afrique sub-saharienne, avec près de 1,8 millions de barils par jour.