Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Les Frères musulmans cherchent à surfer sur la vague d’hostilité aux étrangers en général, et aux Américains en particulier, qui s’est installée en Egypte. Le cheikh Mohamad Hassan, figure de proue des salafistes a, de son côté, lancé un appel pour récolter des fonds permettant de se passer de l’aide étrangère.
La ministre de la Coopération internationale, Fayza Aboul Naga, à l’origine des raids contre les ONG, est allée encore plus loin. Elle a accusé les ONG américaines d’agir pour le compte de Washington en vue de « semer le chaos en Egypte et faire avorter la révolution ».
Autant de déclarations qui viennent nourrir une vaste campagne des médias gouvernementaux et des médias privés affiliés jouant sur le nationalisme et le chauvinisme. Une campagne qui profite implicitement au Conseil suprême des forces armées puisque les militaires sont perçus comme des résistants aux Américains et aux Israéliens.
Un climat décrié par les défenseurs des droits de l’homme mais aussi par les professionnels du tourisme qui craignent que cette montée de la xénophobie n’affecte encore plus leur industrie chancelante.