Le Soudan du Sud dans une spirale de violences intercommunautaires

Depuis décembre 2011, l’État de Jonglei, au Soudan du Sud, est entré dans une spirale de violences intercommunautaires meurtrières. Le bilan serait près d’un millier de morts, selon les Nations unies. Le chiffre n'est que provisoire car les zones des conflits sont isolées et les routes d'accès inexistantes. Les autorités ont bien du mal à contenir l'escalade.

A l’ombre d’un arbre en fin d’après-midi, quelques « anciens » sont assis sur des chaises en plastique. La discussion porte sur les attaques qui se poursuivent quasiment chaque semaine dans l’état de Jonglei depuis celle de fin décembre, qui selon un bilan provisoire aurait fait près de 1 000 morts. Nyandit Mano, chef coutumier de Pibor, est inquiet :

« Les attaques qui sont survenues récemment, nous, en tant que chefs censés guider la population, je peux dire que ça n’était jamais arrivé à une telle échelle dans le passé. Désormais tout ceci est politisé ».

Le gouvernement du Soudan du Sud a annoncé un désarmement dans l’État de Jonglei. Ce ne serait pas le premier, les précédents opérés par la force ont fait de nombreuses victimes et ont échoué. Les chefs craignent que les Murle soient contraints de désarmer avant les autres : « Si ce désarmement se fait avant que la réconciliation et la paix soit instaurée, cela signifie simplement une chose, c’est que le gouvernement veut tout simplement tuer tous les Murle ».

Il y a trois jours, des jeunes armés, de l’ethnie Bor Dinka ont attaqué la localité de Gumuruk à une vingtaine de kilomètres de Pibor, faisant 9 morts et 11 blessés murle, selon les autorités locales. Les Murle ont perdu des dizaines de milliers de tête de bétail fin décembre et selon de nombreuses sources, une revanche de grande ampleur pourrait survenir, rendant un désarmement pacifique peu probable.

 

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