Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
La décision syrienne va compliquer encore plus la mission d’observation de la Ligue arabe, déjà critiquée de toutes parts. Elle se rajoute à d’autres problèmes : l’Arabie Saoudite a décidé de retirer ses observateurs de Syrie pour non respect par Damas des accords passés avec la Ligue arabe sur l’arrêt des violences contre les civils. De son côté, Damas n’a jamais accepté l’envoi d’observateurs qatariens.
Or, les Saoudiens et les Qatariens sont aujourd’hui les membres les plus influents de l'organisation régionale et surtout les principaux bailleurs de fonds de la mission d’observation.
La mission doit donc faire face à des problèmes financiers d’autant plus graves que la Ligue avait prévu de prolonger le mandat des observateurs d’un mois et de renforcer la mission en hommes et en matériel.
Le pire est que la décision saoudienne doublée du rejet par Damas de l’initiative arabe pourrait pousser d’autres pays du Golfe à retirer leurs observateurs et à arrêter leur financement.
L'appel au Conseil de sécurité de l'ONU pour soutenir la feuille de route de la Ligue arabe, organisme susceptible de prendre le relais, reste par ailleurs très flou, car il est le fruit d'un consensus. Elle satisfait à la fois les pro et anti-régime syrien. Les premiers n'y voient pas un véritable appel à l'intervention du Conseil contrairement aux seconds.