La CPI se prononce sur les charges qui pèsent contre six Kényans

C’est ce lundi 23 janvier que les juges de la Cour pénale internationale doivent décider de confirmer entièrement, partiellement ou pas les charges de crimes contre l’humanité, contre six suspects kényans. Ces derniers sont des poids lourds de la politique kényane qui bénéficient d’un soutien important dans leur groupe ethnique respectif. Et parmi eux, William Ruto et Uhuru Kenyatta, accusés dans deux affaires différentes, ont annoncé qu’ils étaient candidats à l’élection présidentielle. Le gouvernement a appelé dimanche au calme dans le pays.

Ces derniers jours, les appels au calme se sont multipliés. Le gouvernement a répété dimanche que cette décision ne va rien graver dans le marbre. Les accusés, tout comme les victimes auront le droit de faire appel quel que soit le résultat. Et ce sont des individus, non des groupes ethniques qui sont visés.

L’inquiétude c’est qu’une communauté se sente stigmatisée, si les charges sont confirmées partiellement ou totalement contre telle personnalité et pas contre une autre. La police a été renforcée dans certaines zones sensibles, notamment dans la vallée du Rift.

Les deux suspects phares sont dans l’affaire des partisans du Mouvement démocratique orange, William Ruto, qui bénéficie d’un soutien encore important chez les Kalenjin et dans l’affaire des partisans du parti de l’Union nationale Uhuru Kenyatta, qui peut compter sur l’appui d’une majorité de Kikuyu. Les deux sont candidats à l’élection présidentielle. La question qui se pose, c’est pourront-ils, s’ils sont accusés, mener campagne pour la magistrature suprême, puisqu’ils seraient présumés innocents jusqu’à la conclusion des procès.

L’autre question, est-ce que les juges exigeront que les accusés soient mis en détention. Si oui, le gouvernement kényan acceptera-t-il de les arrêter ? Pour l’heure, tous les quotidiens kényans sont d’accord sur un point. La décision des juges de la Cour pénale internationale va durablement modifier le paysage politique kényan et ce à quelques mois de la présidentielle.

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