Trois Kényans devant la CPI, soupçonnés de crimes contre l’humanité

A la Cour pénale internationale de La Haye a débuté, ce 1er septembre 2011, l'audience de confirmation des charges contre trois Kényans dont deux anciens ministres soupçonnés de crimes contre l'Humanité. C'est l'affaire des violences postélectorales qui avaient suivi la présidentielle de fin 2007. Quelque 1 200 personnes avaient été tuées. Cette audience qui doit durer 10 jours est censée permettre aux juges de décider s'il y a assez d'éléments à charge pour organiser ou non un procès. Dans le box des accusés donc, 3 hommes, 3 partisans du Premier ministre kényan Raila Odinga.

Parmi les personnalités citées à comparaitre, le plus haut placé est William Ruto, ex-ministre de l'Enseignement supérieur du gouvernement Odinga. Selon son avocat, il estime qu'il n'a fait aucun mal, et qu'il est à La Haye seulement à cause d'une enquête entachée d'erreurs. A ses côtés, Henry Kosgey, ministre lui aussi, il y a encore un an, en charge de l'Industrialisation.

Le procureur les accuse d'avoir préparé les attaques lancées contre les populations jugées fidèles au président Mwai Kibaki dès l'annonce de sa réélection fin 2007. Attaques en représailles desquelles le camp Kibaki s'en était pris aux civils considérés comme partisans de Raila Odinga.

D'après le procureur de la CPI, un avant le scrutin, dès 2006, William Ruto et Henry Kosgey ont commencé à préparer un plan pour s'emparer du pouvoir en cas de défaite électorale de Raila Odinga. « Ils ont tenu au moins 8 réunions pour planifier les attaques, ils ont organisé le stockage et la distribution des armes », dit Luis Moreno Ocampo.

Le troisième suspect est un animateur de radio, accusé d'avoir incité à la haine sur les ondes. Le Procureur voudrait voir juger les 3 hommes pour meurtre, transfert forcé de populations, et persécution. Mais ce sont les juges de la CPI qui décideront s'il y a matière ou non à procès, à l'issue de cette audience de confirmation des charges qui doit durer 10 jours.

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