La CPI ne veut pas abandonner les poursuites dans l'affaire des violences post-électorales au Kenya

Ces poursuites visent six Kényans, issus des deux camps opposés à l'époque et qui, aujourd'hui, se partagent le pouvoir. Parmi ces six hommes figurent entre autres le vice-Premier ministre Uhuru Kenyatta et l'ex-ministre William Ruto, deux candidats potentiels à la présidentielle de l'an prochain. Par deux fois, le gouvernement kényan a essayé de convaincre la Cour pénale internationale (CPI) qu'il était capable de poursuivre ces six hommes lui-même, au Kenya, mais en appel la Cour a répété ce mardi 30 août qu'elle n'y croyait pas.

Pour les juges d'appel de la Cour pénale internationale (CPI), le Kenya n'a pas assez fait la preuve qu'il enquêtait lui-même sur les six suspects visés par la Cour. Il ne suffit pas d'être « prêt » à enquêter, disent-ils, visiblement peu convaincus par les arguments du gouvernement kényan.

Du coup, pas de raison que la CPI abandonne ses poursuites. Prochaine étape : l'audience de confirmation des charges. Elle doit déterminer s'il y a matière à organiser un procès.

Pour trois des suspects, cette audience est programmée dès après-demain à La Haye. C'est le groupe de l'ex-ministre William Ruto, démis de ses fonctions il y a une semaine. Avec lui, le député Henry Kosgey, et un journaliste. Tous trois partisans du Premier ministre Raila Odinga, ils sont soupçonnés de meurtres, transfert forcé de populations et persécutions dans les mois qui ont suivi la réélection contestée du président Kibaki fin 2007.

Dans trois semaines, c'est le camp adverse qui est convoqué à la CPI, celui du président Kibaki. En vedette : le vice-Premier ministre Uhuru Kenyatta. Avec ses deux co-accusés, il est lui aussi soupçonné de crimes contre l'humanité pendant ces violences post-électorales.

Les six hommes sont tous appelés à se rendre librement à la Cour. Tant que les juges n'auront pas rendu leur décision sur l'ouverture ou non d'un procès, ce qui doit se faire dans un délai d'un mois après l'audience de confirmation des charges, ils devraient rester libres de leurs mouvements.

Pour ces audiences de confirmations des charges, trois des suspects sont convoqués à La Haye dans trois semaines, notamment l'actuel vice-Premier ministre Uhuru Kenyatta, le plus haut responsable visé dans cette affaire. Pour les trois autres, ceux du camp Odinga, l'audience est programmée dès ce jeudi 1er septembre.

 

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