Au Sénégal, l’un des gardes du corps d'Abdoulaye Wade arrêté dans l’affaire des «nervis»

L’un des gardes du corps du président sénégalais, Abdoulaye Wade, et trois autres personnes ont été arrêtées ce 06 janvier 2012 dans l’affaire dite des «nervis». Ce sont des sources à la gendarmerie qui l’indiquent. Le jeudi 22 décembre 2011, des groupes d’individus étaient venus au domicile de certains opposants et devant la mairie de Sacré cœur-Mermoz. L’un de ces «individus» a été tué par balle lors de la dernière étape du périple.

Jeudi 22 décembre, des camionnettes chargées d’individus inconnus s’arrêtent devant chez Abdoulaye Bathily, le secrétaire général de la Ligue démocratique. Appelé dans les heures qui suivent la «visite», l’opposant raconte : «Quand les gardiens ont demandé pourquoi ils voulaient me voir, ils ont répondu qu’ils étaient venus me faire ma fête. Evidemment aussitôt les gardiens ont sonné l’alerte à la maison et les hommes ont pris la fuite. Mais on a eu le temps de prendre le numéro d’immatriculation d’un des pick-up et il se trouve que la voiture est actuellement garée au siège du PDS».

Même scénario à la mairie de Mermoz-Sacré-Cœur, dirigée par le socialiste Barthélémy Dias. Là, cependant la situation dégénère. Des coups de feu sont tirés. Joint par téléphone juste après les événements, Barthélémy Dias reconnait qu’il a dû faire usage de son arme : «Ce que j’ai trouvé devant la mairie, c’était cinq pick-up remplis de nervis armés jusqu’aux dents et cagoulés. Avec les deux gardes du corps qui m’accompagnaient nous avons échangé avec eux des coups de feu nourris. Je crois qu’il y a deux ou trois personnes qui ont été atteintes par des coups de feu». L’un des «individus» touchés, dénommé Ndiaga Diouf, décède.  

Qui étaient ces «visiteurs» ?

Le président sénégalais Abdoulaye Wade a affirmé à RFI et France 24 qu’il s’agissait d’éléments de la sécurité de son parti venus effectuer une mise en garde : «L’opposition s’est regroupée sous le vocable M-23 et tous les 23 (du mois NDLR) ils ont décidé de descendre dans la rue et de casser… Alors, je l’ai appris après, des éléments de notre sécurité ont décidé d’aller voir les leaders pour les dissuader de lancer des opérations de destruction en leur disant : si vous sortez, on ne vous laissera pas faire, vous vous heurterez à nous. Et c’est seulement quand ils sont allés devant la mairie de monsieur Dias, que monsieur Dias est sorti de la mairie avec une centaine de personnes. Ils (les éléments de sécurité NDLR) ont tourné le dos pour partir et Dias a sorti ses pistolets et s’est mis à tirer sur les gens.»

Dans cette affaire quatre inculpations ont déjà eu lieu, dont celle de Barthélémy Dias qui est actuellement en détention. Quatre autres personnes ont été arrêtées ce vendredi 06 janvier. Parmi elles, Baye Moussé Ba, dit «Bro», l’un des membres de la sécurité du président Wade.

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