Après quatre jours de garde à vue, le maire socialiste Barthélémy Dias a été déféré au parquet et a subi un premier interrogatoire avec un juge d’instruction. Le secrétaire général du Mouvement national des jeunesses socialistes est poursuivi pour homicide volontaire, coups et blessures volontaires et détention illégale d’armes. Son garde du corps a aussi été placé sous mandat de dépôt et est notamment poursuivi de complicité d’homicide volontaire.
Leurs avocats comptent plaider la légitime défense. « La légitime défense dans cette affaire me paraît évidente : dès l’instant où vous vous sentez en danger, vous êtes en état de légitime défense lorsque vous ripostez », souligne Maître Moustapha Mbaye, l’un des avocats de Dias. « Mon deuxième sentiment est un sentiment de révolte, parce qu’il y avait une centaine de nervis, il y avait des sergents recruteurs, mais il y avait également des commanditaires qui leur ont donné des moyens, qui leur ont donné notamment des voitures, qui leur ont donné des armes, qui leur ont donné de l’argent pour les rétribuer, et ces gens-là, aujourd’hui, ils dorment tranquillement chez eux », ajoute, indigné, l’avocat.
De son côté, le gouvernement se veut impartial et assure que l’instruction se déroulera correctement. Serigne Mbacké Ndiaye, le porte-parole de la présidence appelle donc à l’apaisement des esprits. « Nous avons au Sénégal une justice totalement indépendante, martèle M. Ndiaye. La justice fera son travail. Véritablement s’il y a des gens qui sont inquiétés, il appartient à la justice de les interpeller. Au bout du compte, nous allons apprécier en toute objectivité le travail qui a été fait », assure le porte-parole d’Abdoulaye Wade.
Lors de son enquête, le juge d’instruction devrait notamment s’appuyer sur une analyse balistique, qui n’a pas encore été exploitée. De son côté, la police poursuit ses investigations : selon nos sources, elle serait toujours à la recherche de personnes en fuite et impliquées dans cette affaire.