Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Le procureur a justifié la peine capitale par le fait que l’accusation a démontré la responsabilité directe de l’ex-président Moubarak, de son ancien ministre de l’Intérieur et ses six assistants dans le meurtre de manifestants pacifiques pendant la révolte contre son régime.
Au cours du réquisitoire, qui a duré trois jours, le parquet a accusé Hosni Moubarak d’avoir exercé un « pouvoir tyrannique et corrompu » au cours des dix dernières années, en vue de transmettre le pouvoir à son fils.
Parmi les preuves à charges présentées par le parquet, figurent des images de télévisions satellitaires, des témoignages de victimes et de policiers démontrant que les forces de l’ordre ont tiré à balles réelles sur les manifestants.
Le procureur s’est plaint de l’absence de coopération de la part du ministère de l’Intérieur et du service de la sécurité nationale. Le procureur a par ailleurs accusé l'ex-raïs et les deux fils d’Hosni Moubarak de corruption et d’enrichissement illicite dans le cadre du contrat de vente de gaz à Israël qui « a fait perdre à l’Egypte 700 millions de dollars ». Le procès a été ajourné au 9 janvier prochain.
Pour l'un des avocats des victimes, Amir Salem, ce procès est depuis le début une vaste mascarade, et son accélération soudaine n'est qu'un moyen de calmer les jeunes de la place Tahrir :