Le gouvernement égyptien se défend après les perquisitions dans les locaux d'ONG

Le gouvernement égyptien se défend après les protestations internationales contre les perquisitions menées dans les locaux de plusieurs ONG. Lors d’une conférence de presse le 1er janvier, les autorités égyptiennes ont affirmé que ces ONG ont violé la loi sur les associations et sont donc « illégales » dans le pays. Le 29 décembre dernier, les sièges de dix-sept ONG égyptiennes et étrangères ont été perquisitionnés dans le cadre d'une enquête sur des supposés « financements étrangers illicites ».

Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti

« Pas de raids et pas de brutalité » a asséné Fayza Aboul Naga. La ministre du Plan et de la Coopération internationale a indiqué que l’opération relevait du droit souverain de l’Egypte et d’une décision indépendante du juge d’instruction.

Une version contestée par le chef du conseil national des droits de l’homme, une organisation étatique égyptienne. Pour Abou Saada,  l’opération a été entachée de plusieurs violations de la loi. D’abord le choix même du juge d’instruction fait par le ministre de la Justice Adel Abdel Hamid Abdallah, et non par l’assemblée de la magistrature. Un choix qui pourrait être de parti pris.

Abou Saada a aussi reproché aux enquêteurs ainsi qu’au ministre de la Justice d’avoir enfreint le secret de l’instruction en publiant des « révélations ». Des déclarations qui entachent la réputation de personnes et d’organisations alors que l’enquête est loin d’être terminée.

Abou Saada a enfin accusé les enquêteurs de ne pas avoir respecté la procédure de saisie de documents en ne dressant pas un procès verbal des pièces. Mais la ministre de la Coopération internationale s’est voulue rassurante : « les ONG pourront présenter des requêtes pour régulariser leur situation ». Des requêtes qui avaient, en fait, été présentées mais qui s’étaient heurtées à une fin de non recevoir.

Partager :