Goodluck Jonathan avait promis un retour à la discipline budgétaire. Des mois de politiques dispendieuses avant les élections d'avril 2011 avaient inquiété les investisseurs quant à la stabilité du naira, la monnaie nationale.
Lors de son déplacement au Nigeria, il y a quinze jours, la patronne du FMI (Fonds monétaire international), Christine Lagarde avait alerté les décideurs sur la nécessité de reconstituer des marges de manœuvre budgétaire afin de permettre au pays de mieux résister aux secousses de l'économie mondiale.
C'est dans ce contexte qu'intervient la mesure du gouvernement, qui permettrait d'économiser six à huit milliards de dollars soit environ 20% du budget 2012.
Les confédérations syndicales ne sont pas fondamentalement contre. Elles contestent la radicalité de la décision, c'est à dire l'abandon total de la subvention au carburant, et sa brutalité. Cette mesure a été annoncée sans consultation, le 1er janvier.
Un conseiller du président Goodluck Jonathan a indiqué que le gouvernement était disposé à chercher des moyens pour atténuer l'impact de l'abandon des subventions pour les classes les plus défavorisées.
Une proposition jusqu'ici refusée par les confédérations syndicales, qui posent comme préalable aux négociations le gel immédiat de la mesure.
Selon Okey Indibe, éditorialiste au quotidien The Sun au Nigeria, ce conflit social pourrait durer si le gouvernement ne fait pas de concessions.
Le Bénin et le Niger, pays frontaliers du Nigeria, subissent le contrecoup de cette crise
Le voisin le plus affecté par la hausse du prix des carburants nigérians est sans doute le Bénin.
Au Niger, les répercussions de la hausse du carburant nigérian voisin ne se sont pas fait attendre. Une large majorité de la population nigérienne s'approvisionne traditionnellement avec de l'essence fraduleuse venant du Nigeria. Le prix du litre était, jusque-là, autour de 350 francs Cfa. En deux jours, il est passé à 600 francs Cfa. Il devient plus cher que l'essence nigérienne, issue de la raffinerie de Zinder.