Agé de 63 ans, le général soudanais Mohammed Ahmed Moustapha al-Dabi est un personnage central du système de sécurité soudanais. Il a été nommé chef des services de renseignements militaires par le président Omar el-Béchir en personne.
Chercheur au CNRS et spécialiste du Soudan, Marc Lavergne avait coordonné le groupe d'experts du Conseil de sécurité de l'ONU pour le Darfour en 2006. A cette occasion, il avait pu rencontrer le général Mohammed al-Dabi : « Quand je l'ai connu au Soudan, il avait la fonction exactement inverse puisqu'il était chargé d'empêcher qu'on enquête sur les crimes contre l'humanité qui se déroulaient au Darfour. On a donc là quelqu'un qui passe lui-même pour un tortionnaire aux yeux des opposant soudanais. Ce monsieur a eu pour principales tâches au cours des années passées de combattre les rebelles du Darfour, mais aussi tous les opposants politiques, à Khartoum ou ailleurs dans le pays ».
Le Conseil national syrien, principal mouvement d'opposition, aurait préféré un autre dirigeant pour encadrer cette enquête. Mais il estime toutefois qu'il y a suffisamment d'observateurs indépendants pour mener à bien la mission d'observation. Mais la conclusion reviendra au chef de la mission. « Je crois qu'il ne faut pas préjuger du profil et de la conviction des autres observateurs, mais il fera sans doute tout ce qui est en sans pouvoir pour essayer d'édulcorer les résultats de la mission », avance Marc Lavergne.
Les observateurs doivent se déployer dans plusieurs villes du pays où la répression se poursuit, dont Homs où des quartiers étaient encore pilonnés à l'artillerie lourde ce lundi.