Egypte : le processus électoral se poursuit malgré les violences

En Egypte, alors que la répression a fait 14 morts et des centaines de blessés ces cinq derniers jours, le processus électoral se poursuit pour élire l'Assemblée du peuple. Ce mercredi 21 décembre 2011, et jeudi, c'est le second tour de la deuxième phase des législatives dans un tiers des ciconscriptions du pays, pour la plupart rurales. Ce scrutin intervient alors que l'institution militaire, en proie aux critiques pour les exactions commises dans la répression des manifestations, fait le dos rond. Le Conseil suprême des forces armées a annoncé la création d'une commission d'enquête.

C'est le deuxième tour des législatives dans plusieurs provinces, à Guizeh, Suez, ou encore Assouan. Il concerne un tiers des circonscriptions du pays. Lors du premier tour, la semaine dernière, le parti Liberté et Justice des Frères musulmans est arrivé en tête avec près de 40% des suffrages, suivi de près par les salafistes, qui obtiendraient plus de 30% des voix.

Il s'agit de résultats encore non officiels mais ils confirment la tendance déjà observée lors de la première phase des élections qui s'est déroulée au Caire et à Alexandrie.
Il restera une troisième et dernière phase en janvier.

Il y a donc de fortes probabilités pour que les Frères musulmans prennent le pouvoir.
Ce mouvement très ancien, - il a été fondé en 1928- et interdit pendant de longues années avant sa légalisation en juin dernier, profite de sa structuration et son implantation très forte dans les couches pauvres et moyennes de la population égyptienne.

En revanche, la percée des salafistes est une surprise, car ils sont peu organisés politiquement. Mais ils ont su séduire les milieux populaires et ruraux. Les Occidentaux s'inquiètent en revanche de la place que pourraient occuper à l'avenir ces adeptes d'une application stricte de la loi islamique.

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