Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Le bras de fer entre l’armée et les Frères musulmans a commencé plus tôt que prévu. On l’attendait à la fin des législatives avec un Parlement dominé par les islamistes qui chercheraient à se défaire du joug de leurs alliés d’hier. Mais la déclaration d’un membre du Conseil suprême des forces armées affirmant que ce n’était pas le Parlement qui allait dicter la constitution a mis le feu aux poudres.
S’il y a une chose à laquelle les islamistes tiennent par-dessus tout, c’est la rédaction de la nouvelle constitution qu’ils veulent plus conforme à la charia. Le départ de la confrérie d’un conseil consultatif en gestation, dont les membres choisis devaient servir de conseillers aux militaires et au gouvernement, menace l’existence même ce projet.
Un projet déjà boycotté par plusieurs courants laïcs et condamné par les révolutionnaires de la place Tahrir. Reste à savoir s’il s’agit de simples manœuvres de la part des militaires et des Frères ou d’un début des hostilités.