La participation a été forte et inédite en Tunisie. Officiellement, 54% des Tunisiens se sont déplacés pour aller aux urnes mais c'est un chiffre qu'il faut relativiser. Généralement, le taux de participation se réfère en effet aux inscrits alors que dans ce cas précis il englobe les électeurs potentiels, à savoir tous les Tunisiens en âge de voter.
29 élus pour le CPR
Il s’agit donc de résultats clairement représentatifs et le mouvement Ennahda, qui avait été interdit pendant 30 ans, rafle 89 des 217 sièges. Ennahda n'a pas la majorité absolue mais il lui suffira de s'allier avec son numéro 2 pour être majoritaire. Et ce parti, c'est le Congrès pour la République de Moncef Marzouki, opposant exilé durant des années en France.
Peu de Tunisiens auraient parié sur lui avant le scrutin mais le CPR confirme sa bonne place avec ses 29 élus. Autre surprise de cette élection, la troisième place obtenue par la liste populaire, El Arida Echhabiya, une liste menée par un millionnaire exilé à Londres qui n'a pas posé pied en Tunisie. Certains de ses sièges avaient été invalidés mais ils lui ont été restitués après examen des différents recours et la liste populaire disposera de 26 élus à l’Assemblée.
Les partis du groupe dit des démocrates - qui incarnent la gauche - suivent derrière avec, dans l’ordre, Ettakatol, le PDP puis le Pôle moderniste, autant de partis qui pensaient faire un score nettement meilleur. Ils promettent cependant d'être actifs et vigilants dans la future Assemblée constituante qui doit se réunir la semaine prochaine, pour sa première session.