Fidèle à sa tradition moderniste, Rached Ghannouchi a tenu à rassurer ceux que la très large victoire de son parti islamiste inquiète. Selon lui, malgré l'arrivée au pouvoir d'Ennahda après des années de clandestinité, aucun retour en arrière n'est à craindre en Tunisie, notamment sur le droit des femmes.
Comme l'a promis le programme modéré de sa formation, le Code du statut personnel, arsenal juridique qui garantit aux Tunisiennes des droits uniques dans le monde arabe, ne sera pas réformé. Au contraire, assure Ghannouchi, le rôle des femmes en politique sera même renforcé, comme le montre le nombre d'élues féminines de son parti religieux - 42 sur les 49 de l'Assemblée constituante.
« Double discours », répondent ses opposants de la gauche laïque. Beaucoup ne croient toujours pas à la sincérité de ses propos. A leurs yeux, le parti islamiste désormais à la tête du pays pourrait commencer par insidieusement limiter l'accès des femmes au travail, sans passer par des lois mais en augmentant les allocations familiales pour les inciter à rester au foyer.