Tunisie : la diplomatie française réchauffe ses relations avec le parti Ennahda

Alain Juppé fait confiance aux responsables d'Ennahda en Tunisie. Le ministre français des Affaires étrangères a appelé lundi 7 novembre le chef du parti islamiste, Rached Ghannouchi, pour le féliciter de sa victoire aux élections du 23 octobre et lui adresser un « message de confiance sans préjugé ni procès d'intention ». Alain Juppé a donc calmé le jeu après des propos peu appréciés par Ennahda : le mois dernier dernier, il avait conditionné l'aide du G8 à la Tunisie au respect des valeurs démocratiques.

De la défiance à la confiance. Alain Juppé change de ton à l'égard du parti Ennahda. Le chef de la diplomatie française assure que l'islam et la démocratie ne sont pas incompatibles et affirme vouloir « travailler » avec les responsables du parti islamiste. Ali Laaridh, membre du bureau exécutif d'Ennahda, attendait avec impatience ce message de la France :

« C'est tard, mais ce n'est pas trop tard. Alain Juppé a, en général, de très bonnes déclarations envers la révolution tunisienne. Les relations entre la France et la Tunisie nous importent beaucoup, dans le respect mutuel bien entendu. Ces déclarations ont dissipé un peu le doute qui a plané après les premières déclarations. »

Ces déclarations remontent au 26 octobre dernier. Alain Juppé assurait alors que le G8 allait mettre en place une « aide massive à la Tunisie », mais « dans la mesure où les lignes rouges ne seraient pas franchies » avait ajouté le ministre, en citant le respect de l'alternance démocratique, les droits de l'homme et l'égalité des sexes. « On va être très vigilants et nous avons les moyens d'exprimer cette vigilance », avait dit Alain Juppé. Le chef d'Ennahda, Rached Ghannouchi, avait alors sèchement répondu que les Tunisiens n'acceptaient pas les aides conditionnées.

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