Dans le Kordofan-Sud les combats se déroulent à l'écart des témoins et des caméras. Ce qui rend difficile la confirmation des bilans fournis par les belligérants. Ni les Nations unies ni les organisations humanitaires n'ont accès à ces zones. En juillet dernier, au lendemain de la proclamation de l'indépendance du Soudan du Sud, Omar el-Béchir avait demandé à la mission de l'ONU de plier bagage. Seul le Darfour bénéficie encore d'une mission hybride ONU-Union africaine.
Cela fait maintenant trois mois que des conflits armés secouent plusieurs Etats périphériques situés à la lisière de la frontière entre le Nord et le Sud. Dans l'Etat du Nil Bleu, les combats et les raids de l'aviation de Khartoum contre les rebelles provoquent l'exode de milliers de civils qui traversent la frontière éthiopienne pour se mettre à l'abri des bombardements. Dans le Kordofan-Sud, Etat pétrolier situé à l'est du Soudan, la situation n'est guère meilleure. Les rebellions de ces deux provinces luttent contre le régime de Khartoum jugé dominateur. Ces rebelles étaient pendant la guerre entre le Nord et le Sud alliés des Sud-Soudanais. Le Sud devenu indépendant, ils craignent d'être encore plus marginalisés par Khartoum.
Bon nombre d'ONG tirent la sonnette d'alarme mais pour l'instant la communauté internationale semble impuissante pour stopper tous ces conflits régionaux. Et hier, le Soudan du Sud a demandé aux Nations unies de déployer davantage de soldats de la paix dans les régions menacées par des attaques de milices rebelles, notamment le territoire d'Abyei, à la frontière avec le Soudan.