Les deux Soudans sont-ils vraiment prêts à s'entendre?

Omar el-Béchir, le président du Soudan et son homologue Salva Kiir, premier chef de l'Etat du Soudan du Sud indépendant, ont discuté le week-end du 8 octobre 2011 à Khartoum. Le climat entre les deux pays se dégrade ces dernières semaines. Les deux leaders ont promis de relancer les négociations sur tous les dossiers en suspens : le partage du pétrole, la région disputée d'Abyei, la démarcation des frontières et la dette.

Cette rencontre débouchera-t-elle sur des actions concrètes, ou ne vise-t-elle qu'à désamorcer la tension grandissante entre les deux Soudans ? Depuis plusieurs mois, les négociations sont au point mort et pour l'heure aucune date n'a été fixée pour les redémarrer.

Sur la question d'Abyei, l'armée de Khartoum n'a toujours pas décidé de plier bagages ce qui freine le déploiement prévu des casques bleus de l'ONU. Dans son dernier rapport, le secrétaire général Ban Ki-moon a estimé que les deux parties violaient l'accord. La démarcation de la frontière qui pose problème dans plusieurs zones est, elle aussi, toujours bloquée. Quant au partage des ressources pétrolières, on voit mal comment un accord est possible tant les positions de chacun sont éloignées.

Le pétrole coule au sud mais doit être évacué par le nord. Juba a proposé de payer une taxe entre 2 et 7 dollars par baril pour l'utilisation des oléoducs et des infrastructures portuaires du nord. Khartoum a réclamé 34 dollars par baril. Une proposition que le secrétaire général du SPLM (Mouvement populaire de libération du Soudan), le parti au pouvoir à Juba, a qualifiée de racket.

A l'issue de cette rencontre à Khartoum, les deux leaders soudanais se sont en tout cas voulus rassurants : « Mon frère Béchir et moi-même, a affirmé Salva Kiir, nous nous engageons à ce qu'aucune de ces questions ne nous conduisent à nouveau à la guerre ». Les deux anciens frères ennemis sont-ils réellement prêts à faire de vrais compromis ?
 

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