La justification de Karthoum est très simple : « Nous ne sommes pas contre un retrait, explique un porte-parole de l'armée soudanaise, mais nous attendons le déploiement complet des troupes de maintien de la paix de l'ONU ». « Et ce, disent encore les autorités soudanaises, afin de ne pas perturber l'administration d'Abyei ».
Sauf que dans l'accord signé par le Soudan et le Soudan du Sud, au début du mois, le retrait des troupes des deux parties avait justement pour but de permettre enfin aux casques bleus d'investir totalement la zone. Arrivés au mois de juillet, ils sont actuellement 1 800 à Abyei, sur un effectif prévu de 4 200.
Les Nations unies renouvellent donc leur appel au retrait. Et pendant ce temps-là, du côté du Soudan du Sud, on finit par s'impatienter. Pour Louka Biong Deng, co-président sud-soudanais de la commission mixte chargée d'administrer la région, ce comportement montre que l'objectif de Khartoum « n'a jamais été de retirer ses forces, mais de poursuivre son occupation et de s'assurer que les véritables habitants de la région ne reviennent jamais ».