Le plus difficile, ce n'est pas d’être d'accord pour ouvrir des points de passages sur la frontière mais c'est de s'entendre sur leur localisation. Cela n'a pas encore été fait et la tache s'annonce ardue. Les autorités soudanaises du nord et celles du sud n'ont pas encore réussi à s'entendre sur le tracé de la frontière entre leurs deux Etats : 5 à 6 zones restent litigieuses. En plus de la zone d'Abyei, il y a des contestations dans plusieurs régions : l'ouest du bahr el-Ghazal, les Etats du Nil et de l'Unité, par exemple.
La présence dans le sous sol de ces régions de richesses minières, comme le cuivre ou le pétrole, complique les négociations. Les comités techniques conjoints chargés de la démarcation n'ont pas fait avancer le dossier d'un pouce. La fermeture de la frontière entre les deux Soudans a mis fin au traditionnel flux d'échanges commerciaux. Seule exception, le pétrole qui via les oléoducs continue d'être évacué du Sud vers le Nord. Mais là encore, les pourparlers sur la répartition des richesses issues de l'or noir sont au point mort.
A la fin du mois de juillet, les deux frères ennemis soudanais ont accepté le déploiement de 300 casques bleus éthiopiens pour surveiller leur frontière commune. Mission qui n'est toujours pas opérationnelle. La saison des pluies impose l'utilisation d'hélicoptères qui n'ont toujours pas été fournis à la mission de l'ONU au Soudan du Sud.