Soudan du Sud : lourd bilan dans une attaque lancée par les rebelles

Au Soudan du Sud, de violents combats se sont produits samedi matin 29 octobre à Mayom, dans l'Etat d'Unité. Les affrontements ont opposé les ex-rebelles du SPLA (Armée populaire de libération du Soudan), maintenant au pouvoir à Juba, à la rébellion de la SSLA, l'Armée de libération du Soudan du Sud.

En l'absence de toute source indépendante sur place, il faut pour l'heure s'en tenir aux versions des deux belligérants. Samedi soir 29 octobre, chaque camp s'accordait pour revendiquer le contrôle de la ville de Mayom et faisait état d'un bilan humain particulièrement lourd.

Le ministre de l'Information de l'Etat d'Unité a déclaré à l'AFP que 15 civils et une soixantaine de rebelles ont été tués dans cette attaque. De l'autre côté, le numéro 2 de l'Armée de libération du Soudan du Sud, contacté par RFI, affirmait qu'une cinquantaine de civils et près de 300 soldats ennemis avaient trouvé la mort dans l'offensive lancée samedi à l'aube par son mouvement.

Le major général Bapiny Monytuil ne semble pas prêt à se contenter de cette victoire qu'il revendique puisque selon lui, l'objectif est maintenant de prendre Bentiu, la capitale de l'Etat, les champs pétroliers, avant de renverser le pouvoir en place à Juba.

Cette reprise des hostilités était hautement prévisible. Vendredi, la SSLA, une rébellion Nuer (l'un des grands peuples du Soudan du Sud) qui conteste notamment l'hégémonie des Dinkas (peuple vivant dans le bassin du Nil) dans le nouveau pouvoir en place à Juba, avait prévenu qu'elle allait mener une résistance violente contre le gouverneur de l'Etat. Elle avait en conséquence appelé les ONG et les Nations unies à évacuer leur personnel d'ici une semaine.

En septembre, la diplomatie américaine avait proposé une médiation entre le nouveau pouvoir et les différents groupes rebelles du pays. Juba, qui estime que tous ces groupes sont manipulés par Khartoum, avait alors décliné l'offre américaine.

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