Avec notre envoyée spéciale
Les résultats communiqués ces dernières heures, confirment les bons chiffres d’Ennahda et le score inattendu du CPR de Moncef Marzouki, l'ex-opposant à Ben Ali exilé durant des années en France. Autre figure qui émerge et qui fait polémique, celle de ce riche Tunisien exilé à Londres, Hechmi Haamdi, qui a mené une campagne populiste via sa chaîne télévisée. Du côté des islamistes, le numéro 2 d'Ennahda, Hamadi Jebali, a fait savoir mercredi qu'il était candidat au poste de premier ministre. Cet ancien journaliste est un des cofondateurs du parti. Il a passé plus de 16 ans en prison sous le régime de Ben Ali. Il représente l'aile modérée d'Ennahda.
D’ici ce mercredi soir, on devrait être fixé sur la totalité des circonscriptions, et face à ceux qui s’impatientent, l’Instance supérieure indépendante de l’élection (Isié) assure travailler d’arrache-pied.
Anouar Ben Hassen, membre de l’Isién déclare ainsi : « Nous ne pouvons pas imaginer, les jeunes, combien ils sont enthousiastes, ils ont travaillé vingt-quatre heures d’affilée ! Franchement, il y a de la fatigue aussi, avec un taux de participation qui est au-dessus de nos attentes... l’opération n’est pas facile ».
La pression sur l’instance qui organise l’élection est énorme. Et elle se veut d’ailleurs exemplaire et fait tout pour être à l’abri des critiques. Sa crédibilité dépendra notamment du traitement qu’elle réservera aux centaines de cas de fraudes portés à sa connaissance.
Une centaine de personnes ont manifesté hier mardi 25 octobre devant le siège de l'Isié à Tunis, accusant de fraude notamment Ennahda. De leur côté, les observateurs de l'Union européenne chargés de s'assurer du bon déroulement du scrutin se déclarent satisfaits dans 97% des bureaux de vote où le millier d'observateurs étaient présents.