Tunisie: lentement mais sûrement, Ennahda confirme son avance

D'après les premiers résultats annoncés par l'Isié (Instance supérieure indépendante pour les élections), qui ne portent toutefois que sur 9 des 27 circonscriptions du pays, Ennahda s'annonce déjà comme la grand vainqueur du scrutin de dimanche. Sur les 217 sièges à pourvoir dans la future assemblée constituante, le parti islamiste en compte pour le moment 37. Tandis que la gauche nationaliste du Congrès pour la République s'octroie 9 sièges. Tout comme la liste « Pétition populaire pour la justice et le développement », conduite par un millionnaire installé a Londres, qui a fait campagne via sa télévision privée diffusée en Tunisie.

Avec notre envoyée spéciale

Les résultats communiqués ces dernières heures, confirment les bons chiffres d’Ennahda et le score inattendu du CPR de Moncef Marzouki, l'ex-opposant à Ben Ali exilé durant des années en France. Autre figure qui émerge et qui fait polémique, celle de ce riche Tunisien exilé à Londres, Hechmi Haamdi, qui a mené une campagne populiste via sa chaîne télévisée. Du côté des islamistes, le numéro 2 d'Ennahda, Hamadi Jebali, a fait savoir mercredi qu'il était candidat au poste de premier ministre. Cet ancien journaliste est un des cofondateurs du parti. Il a passé plus de 16 ans en prison sous le régime de Ben Ali. Il représente l'aile modérée d'Ennahda. 

D’ici ce mercredi soir, on devrait être fixé sur la totalité des circonscriptions, et face à ceux qui s’impatientent, l’Instance supérieure indépendante de l’élection (Isié) assure travailler d’arrache-pied.

Anouar Ben Hassen, membre de l’Isién déclare ainsi : « Nous ne pouvons pas imaginer, les jeunes, combien ils sont enthousiastes, ils ont travaillé vingt-quatre heures d’affilée ! Franchement, il y a de la fatigue aussi, avec un taux de participation qui est au-dessus de nos attentes... l’opération n’est pas facile ».

La pression sur l’instance qui organise l’élection est énorme. Et elle se veut d’ailleurs exemplaire et fait tout pour être à l’abri des critiques. Sa crédibilité dépendra notamment du traitement qu’elle réservera aux centaines de cas de fraudes portés à sa connaissance.


Une centaine de personnes ont manifesté hier mardi 25 octobre devant le siège de l'Isié à Tunis, accusant de fraude notamment Ennahda. De leur côté, les observateurs de l'Union européenne chargés de s'assurer du bon déroulement du scrutin se déclarent satisfaits dans 97% des bureaux de vote où le millier d'observateurs étaient présents.

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