Pour plusieurs analystes, cette déclaration est avant tout politique, l’armée kényane n’ayant pas la capacité de pénétrer trop loin chez son voisin. La grande majorité du sud de la Somalie est sous la férule des shebabs, si ce n’est quelques poches pro-gouvernementales qui restent toutefois instables.
Le projet d’une zone tampon en soutien des milices anti-shebabs dans la zone de Dhobley a montré ses limites. Les troupes appelées « Isiolo », du nom de la localité où elles ont été entraînées, sont indisciplinées et peu motivées. Fin septembre, les insurgés islamistes étaient d’ailleurs parvenus à reprendre la ville pendant plusieurs heures, avant de devoir se retirer.
Au-delà de l’effet d’annonce, cette vague de kidnappings pose la question de la capacité du Kenya à protéger une frontière longue de près de 700 kilomètres avec la Somalie. Malgré des services de renseignements performants, les forces de sécurité manquent de moyens et sont régulièrement accusées de corruption.