Avec notre envoyée spéciale à Monrovia,
Pantalon clair, petites lunettes, chapeau de ranger vert, la couleur de son parti, Ellen Johnson-Sirleaf, «la dame de fer du Liberia», 72 ans s’adresse à la foule, sur la pelouse du stade de Monrovia : « Nous avons jeté les fondations, pour que nous puissions aller de l’avant, accélerer notre développement, répondre aux besoins de notre peuple, et construire un Liberia meilleur ».
Dans les gradins bien sûr, rien que des militants acquis à sa cause, comme cet étudiant qui explique « Elle nous a donné le droit de nous exprimer… avant, on risquait de se faire taper dessus ! » et un autre qui ajoute « Nous les étudiants on peut maintenant aller à l’école sereinement, elle nous a apporté la paix ! ». Conséquence, selon cet homme rencontré au stade de Monrovia, le Liberia revient ainsi sur la scène internationale, et la fierté est de mise : « Du temps du régime Taylor, j’avais été suivre une formation au Ghana, et j’avais dû changer mon nom. Les Libériens étaient mal vus, on nous présentait comme des rebelles. Aujourd’hui je peux être fier d’être Libérien, partout où je vais, et c’est grâce à Mme Sirleaf ! ».
Et parmi les supporters d’Ellen Johnson-Sirleaf, également bon nombre de fonctionnaires, dont elle a augmenté les salaires, comme cette enseignante : « Je gagne 20 000 dollars libériens maintenant. Avant c’était 8 000, et je n’étais jamais payée à temps. Aujourd’hui je suis payée régulièrement, avant le 27 du mois, et je peux envoyer mes enfants à l’école, alors je suis fière d’elle ». Les militants du parti d’Ellen Johnson-Sirleaf et de ses opposants ont passé leur journée dimanche à écumer les rues de la capitale, juchés sur des pick-ups ou à pied, chantant leur slogans, aidés de coup de klaxons dans une ambiance plutôt joyeuse.