Le NPP de Charles Taylor ne soutient plus Ellen Johnson Sirleaf

Ellen Johnson Sirleaf et son parti organisent à Monrovia un meeting de fin de campagne. Deux jours après la grande marche de l’opposition. Une marche où l’on a vu le parti de l’ancien président Taylor, le NPP (National Patriotic Party) s’associer au principal parti d’opposition, le CDC (Congress for Democratic Change). Pourtant, en 2005, le NPP avait apporté son soutien à Ellen Johnson Sirleaf. RFI a rencontré Jewel Taylor, la chef du NPP, qui n’est autre que l’ex-femme de Charles Taylor. Elle explique les raisons de ce revirement.

Charles Taylor a beau être emprisonné à des milliers de kilomètres de Monrovia, en attente de son jugement à La Haye, chez sa dernière épouse en date, Jewel, il est bien présent, en photo sur les murs, dans ses habits de président. Divorcés, ils sont, selon un proche, en contact quotidien par téléphone. 

Jewel Taylor, dit avoir commencé à perdre confiance en Ellen Johnson Sirleaf quand celle-ci a accepté, peu après son élection, de livrer l’ex-président à la Cour spéciale pour la Sierra Leone en 2006. « Quand elle m’a demandé notre soutien aux élections en 2005, elle m’a promis qu’elle ne ferait rien contre l’accord de la communauté africaine selon lequel Monsieur Taylor resterait en exil au Nigéria. On a accepté de la soutenir, et trois mois après, elle est allée au Nigéria, elle a demandé l’extradition de Monsieur Taylor. Il a été ramené au Liberia, et remis aux autorités libériennes, qui l’ont livré à l’ONU. Elle a trahi sa parole ! », explique Jewel Taylor au micro de RFI.

Les proches de Taylor auraient par ailleurs certainement aimé que la présidente obtiennent pour eux une levée des sanctions de l’ONU. Cela n’a pas été le cas, et Jewel Taylor, entre autres, est toujours soumise à une interdiction de voyager.

Mais l’ex-première dame reproche aussi à Ellen Johnson Sirleaf de trahir sa parole en briguant un second mandat contrairement à ce qu’elle avait annoncé, et de ne pas avoir mené à bien les politiques promises en matière de réconciliation, de lutte contre la corruption et la pauvreté. Résultat : son parti, le NPP, se tient cette fois aux côtés du CDC, la principale formation d’opposition. Un soutien non négligeable, car des milliers de Libériens sont restés fidèles à Charles Taylor, et ce dernier a des amis fortunés.

Partager :