Le chef de la police, le gouverneur de la banque centrale, le directeur des services publics, sans compter des dizaines d'autres fonctionnaires aux postes moins importants : la liste est longue. Tous ces serviteurs de l’Etat ont déjà été remerciés par le nouveau président. Michael Sata veut placer ses fidèles, mais aussi mener une « opération main propre ».
Il a nommé à la tête des fonctionnaires un ancien policier connu pour s’être engagé contre la corruption. Max Nkole avait en effet dirigé un groupe de travail pour lutter contre les pots de vin : une commission démantelée à l’époque par Rupiah Banda, le président déchu, qui aurait cherché à étouffer les enquêtes.
Mais la purge organisée par Sata inquiète. Pour certains, le nouveau chef de l’Etat veut certainement régler ses comptes avec ses adversaires. L’association des juristes en Zambie a demandé au président de respecter la loi pour pratiquer une bonne gouvernance. D’autres militants des droits de l’homme ont appelé au pardon et à la retenue. Pour eux, il n'est pas question d’assister à une nouvelle chasse aux sorcières comme lorsque Rupiah Banda a pris le pouvoir en Zambie, il y a 20 ans.