Pendant trois semaines, dans sa robe rose de détenue, Victoire Ingabiré a dû écouter le procureur détailler ses accusations, chaque jour à l'audience. Accusée d'avoir voulu former un groupe armé pour mener des actes de terrorisme et de guerre au Rwanda, Victoire Ingabiré est poursuivie avec quatre co-accusés, présentés par le procureur comme des membres des FDLR, la rébellion hutu rwandaise basée dans l'est de la RDC. Alors que les quatre hommes plaident coupables, Victoire Ingabiré, elle, réfute ces accusations.
Elle devait commencer à s'exprimer lundi 26 septembre, mais avant d'en venir au fond de l'affaire, ses avocats ont choisi de soulever des objections de procédures, sans doute dans l'idée d'écarter une partie du dossier de l'accusation. Selon nos informations, la défense a fait valoir que la loi créant l'infraction d'idéologie génocidaire n'était entrée en vigueur qu'en 2008 au Rwanda. Les lois n'étant pas rétroactives, le procureur ne pouvait pas présenter comme des éléments à charge des extraits de discours tenus avant cette date.
Surpris par ces objections, le Parquet a demandé un répis pour rédiger sa réponse. Rendez vous donc le 4 octobre.