La victoire, oui, mais pas à n'importe quel prix. Pour les forces du CNT, il faut éviter un bain de sang. Cette « pause » est donc l'occasion pour les familles de fuir les localités encerclées. Selon un commandant des ex-rebelle, aux abords de Syrte, entre 400 et 500 voitures sont sorties de la ville chaque jour depuis le début du cessez-le-feu.
D'après ces civils qui quittent Syrte, il n'y a plus rien à manger là-bas, plus d'eau, les commerces sont fermés et l'électricité est coupée. L'idée est donc d'affamer les forces pro-Kadhafi à l'intérieur, et d'agir ensuite. Mais pour l'instant, ces forces semblent avoir encore de la ressource. Des habitants faisaient état de tirs de canon anti-aériens et de grenades RPG.
Mais la pause ne concerne pas l'Otan. La coalition continue donc ses frappes, en ciblant notamment les engins blindés et l'artillerie qui seraient encore aux mains des hommes fidèles au colonel déchu.
Lors de ces quelques jours de répit, les différents commandants militaires du CNT vont également tenter de se coordonner. Il y a un manque de concertation voire de la méfiance entre les chefs des différentes katibas, les différentes brigades. La trêve est donc l'occasion de réfléchir à une véritable stratégie avant l'assaut final.
Vendredi soir cependant, plusieurs commandants du front est ont annoncée l'entrée de leurs troupes dans Syrte par la porte orientale de la ville, en précisant que les soldats n'avaient pas rencontré de résistance.