Avec notre correspondant à Londres, Franck Mathevon
D’après les documents retrouvés par le Sunday Telegraph, Tony Blair a au moins rendu deux fois visite à Mouammar Kadhafi après avoir quitté Downing Street : en juin 2008, puis en avril 2009. Des voyages à bord d’un jet privé du colonel. Peu de temps après, le Libyen al-Megrahi, condamné en Grande-Bretagne pour l’attentat de Lockerbie, a pu rentrer chez lui à Tripoli.
D’après un porte-parole de Tony Blair, le dossier a certes été évoqué lors de ces déplacements. Mais la justice écossaise, qui a libéré al-Megrahi, est totalement indépendante.
Autre question : Tony Blair conseille aujourd’hui beaucoup d’entreprises. N’y aurait-il pas conflit d’intérêt ? Là encore, démenti des proches de Blair : « L’ancien Premier ministre s’est déplacé en tant qu’émissaire pour le Proche-Orient. Voilà tout », affirment-ils.
Mais cette révélation renforce le dossier sur les amitiés douteuses entre Tony Blair et l’ancien régime libyen. C’est lui qui a le premier serré la main de Kadhafi en 2004, faisant de la Libye un pays de nouveau fréquentable, lui qui était à Downing Street quand les services de renseignements britanniques collaboraient avec Tripoli.
Tony Blair aurait même conseillé, pour sa thèse à Londres, le fils de Kadhafi, Seif al-Islam, qui présentait d’ailleurs il y a encore quelques mois l’ex-Premier ministre comme un très bon ami de la famille.