La résistance des derniers fidèles à Mouammar Kadhafi est féroce, à en croire les témoignages. A Syrte d'abord, les combats ont lieu sur trois fronts samedi 17 septembre 2011, notamment au sud. De violents affrontements ont eu lieu pendant plus de deux heures au rond-point principal qui marque l'accès à la ville. Les combattants font face à des hommes en civil et à des volontaires perchés sur des toits et armés de kalachnikovs ou de roquettes, et qui protègent la ville.
Une question de temps
Dépité, un insurgé de retour du front affirme ce samedi soir que le CNT « ne contrôle pas plus de 5% de la ville ». « On pénètre dans la ville, on se bat et on ressort », explique-t-il. Six mille insurgés et plus d'un millier de véhicules seraient pourtant engagés dans la bataille de Syrte. Faute de commandement central et d'ordres clairs, les combattants n'avancent cependant que par petits groupes, les autres restant en arrière du front, selon un insurgé. Les avions de l'Otan survolent en permanence la zone, sans toutefois impressionner les forces loyales à Mouammar Kadhafi qui semblent plus organisés que les rebelles.
A Bani Walid, à 170 kilomètres au sud-est de Tripoli, les combattants avaient battu en retraite après les longs combats de vendredi. Mais ils sont repartis à l'assaut ce samedi, à bord de véhicules lourdement armés. Les pro-Kadhafi ont également riposté et repoussé les ex-rebelles. Le va et vient des ambulances illustre la violence des combats. « La situation est difficile », reconnaissent les insurgés, en raison de la topographie de cet oasis et de la présence de tireurs embusqués. Loin du terrain, les commandants se disent confiants malgré la résistance acharnée des pro-Kadhafi. « Dans quelques jours, Syrte et Bani Walid seront sous notre contrôle », affirme ce samedi soir Ahmad Bani, le porte-parole militaire du CNT.