Madagascar : vers un passage en force de la feuille de route

La semaine a été très agitée à Madagascar où des représentants de la SADC (Communauté de développement d'Afrique australe) sont arrivés en ordre dispersé, avec pour la plupart l’idée d’imposer un feuille de route qui permettrait à Marc Ravalomanana d’en finir avec son exil de deux ans et demi. Mais tout comme les forces armées, le régime et ses alliés maintiennent leur refus de voir le président évincé revenir. Ce vendredi 16 septembre 2011 s’annonce comme une journée décisive, puisque le régime prévoit de faire signer cette feuille de route, malgré les réticences de la communauté internationale.

Avec notre correspondant à Antananarivo

La feuille de route doit être signée ce vendredi 16 septembre mais dans une version convenant au régime et à ceux ayant adhéré de longue date au processus. L’opposition est, elle, toujours réticente, tout comme la communauté internationale.

Une importante délégation de la SADC (Communauté de développement des pays d'Afrique australe) est à Antananarivo. Mais elle devrait briller par son absence, puisque son exigence d’un retour sans conditions du président évincé Marc Ravalomanana n’a pas été retenue.

Transfuge de l’ancien régime devenu ministre de Transition, Vivato Rakotovao fait partie de ceux qui pensent que l’on ne peut plus attendre : « Nous tenons quand même à faire remarquer que la feuille de route a été élaborée par l’équipe de la médiation internationale, que cette feuille de route a été discutée à plusieurs reprises, entre toutes les entités malgaches. Nous avons fait des concessions. Il y a eu un consensus qui s’était dégagé à l’époque, mais cette feuille de route, nous sommes disposés à la faire signer... ». Ce forcing de la transition va faire bouger les choses, mais certainement pas régler définitivement le problème.

Andry Rajoelina peut-il gagner « la guerre d’usure » entamée depuis le début ? Son opposition semble s’essouffler et la SADC a démontré son incapacité à s’imposer à des Malgaches, qui n’ont intégré l’organisation régionale que récemment. Mais le processus reste fragile, et le pays est, quoi qu’il advienne, loin de voir le bout du tunnel.

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