Libye: la CPI accentue la pression pour arrêter Kadhafi

Interpol demande l'arrestation de Mouammar Kadhafi, répondant ainsi favorablement au souhait du procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno Ocampo, de voir délivrer une «notice rouge» contre l'ex-guide libyen, ainsi que son fils et son beau-frère. Une démarche lourde d'implications : les pays membres d'Interpol doivent désormais rechercher Kadhafi, l'arrêter, et le remettre à la CPI.

A première vue, rien de neuf puisque le 27 juin dernier, la Cour pénale internationale avait déjà émis des mandats d'arrêt contre Kadhafi, son fils Seif al-Islam, ainsi que son beau-frère Abdallah el-Senoussi, ancien chef des services de renseignement militaire.

Alors pourquoi cette demande de « notice rouge » ?

D'abord parce qu'une résolution de l'Union africaine permet aux Etats parties de la CPI de ne pas coopérer avec elle. La notice rouge d'Interpol empêchera donc certains pays de se retrancher derrière cette résolution pour ne pas remettre Kadhafi à la justice internationale, comme c'est le cas pour le président soudanais Omar el-Béchir.

Ensuite, parce que certains pays sont membres d'Interpol mais ne coopèrent pas avec la CPI. Et parmi eux, on trouve deux cas intéressants.

D'abord l'Algérie : même si Alger dément avoir accueilli Kadhafi, et même si ce cas de figure semble peu probable, l'ambiguïté de la position algérienne depuis le début de la révolution libyenne pourrait justifier une telle précaution.

Second cas : la Libye elle-même. Une notice rouge impliquerait qu'en cas d'arrestation de Kadhafi, les nouvelles autorités libyennes devraient le remettre à la CPI. Une solution qui ne va pas de soi pour le CNT (Conseil national de transition), qui souhaiterait le juger sur son sol.

A consulter : les notices rouges émises par Interpol

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