Londres, Washington, Tripoli: les bons amis d'antan

Londres, Tripoli, même combat, contre les terroristes d’al-Qaïda et les opposants au régime du colonel Kadhafi. Américains et Britanniques ont coopéré étroitement dans le passé avec les services de renseignement du colonel Mouammar Kadhafi. Ce sont des documents découverts à Tripoli dans le bureau du chef des services secrets libyens par l’organisation humanitaire Human Rights Watch et publiés par le journal britannique The Independent qui l'affirment. Les services secrets britanniques, américains et libyens auraient donc travaillé étroitement ensemble pendant des années. 

Avec notre correspondant à Londres, Adrien Moss

Les agents du MI6, les services secrets britanniques, avaient des relations plus que cordiales avec leurs homologues libyens. Les agents britanniques envoyaient des cartes de Merry Christmas et leurs collègues libyens leur apportaient des figues et des oranges lorsqu’ils venaient à Londres.

Londres surveillait pour Tripoli les opposants libyens en exil et, en échange, on interrogeait en Libye des suspects de terrorisme envoyés par le MI6, ou les Américains de la CIA.

D’après ces documents découverts dans le bureau de Moussa Koussa, chef des renseignements libyens pendant quinze ans (et qui avait fait défection en mars dernier avec l’aide du MI6), le discours de Mouammar Kadhafi annonçant qu’il renonçait aux armes de destruction massive avait été revu et corrigé par l’entourage de Tony Blair.

Et c’est à la demande express du chef du gouvernement travailliste de l’époque que sa rencontre officielle avec Kadhafi, symbole du renoncement de la Libye aux actions terroristes, avait eu lieu dans une tente. Un collaborateur de Tony Blair avait écrit à Tripoli : « Je ne sais pas pourquoi, les journalistes anglais adorent les tentes ».

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