Avec notre envoyé spécial à Tripoli, David Thomson
Au départ cet ultimatum du Conseil national de transition (CNT) devait durer trois jours, c’est-à-dire jusqu’au vendredi 2 septembre au soir, le temps que la fête de l’Aïd se termine. Il s’adressait à toutes les villes encore sous contrôle kadhafiste : Syrte la ville natale de l’ex-leader, mais aussi à Bani Walid, à 150 kilomètres au sud-est de Tripoli, ou encore Sabha, cet oasis en plein désert dans l’extrême sud du pays.
Certains membres du CNT pensent que le colonel Kadhafi et plusieurs de ses fils comme Seif el-Islam ou encore Muatassim auraient trouvé refuge dans cette région. Et du coup, les rebelles de Misrata et de Brega, qui encerclent la zone par l’est et par l’ouest, sont très impatients de donner l’assaut final. Il y a même une forme de compétition entre eux pour savoir qui sera le premier à marcher sur ces ultimes bastions loyalistes.
Pour autant, dans le même temps, eux aussi préféreraient obtenir une reddition de façon pacifique, parce qu’évidemment, des dizaines de milliers de civils et de familles habitent encore dans ces zones.
C’est sans doute pour cela qu’à Tripoli, le 1er septembre au soir, certains dirigeants du CNT ont annoncé une rallonge d’une semaine de l’ultimatum pour poursuivre les négociations, mais uniquement à Syrte.
Ailleurs, comme à Bani Walid, il devrait expirer comme prévu ce soir car selon les rebelles de Misrata, dans cette ville, les discussions sont actuellement dans l’impasse. Les chefs traditionnels des trois principales tribus locales, dont les très puissants Warfala, refusent catégoriquement de les laisser entrer. Et d’ailleurs tous les jours, autour de ces villes, des accrochages entre petits groupes rebelles et poches kadhafistes continuent d’avoir lieu.