Libye: les rebelles tentent de négocier avant un éventuel assaut sur Syrte

Des rebelles lancent un ultimatum ce mardi 30 août 2011, aux partisans du colonel Kadhafi. Ils leur laissent encore quatre jours pour se rendre. Le cas échéant, les rebelles menacent de lancer une offensive militaire, pour obtenir d’ici à samedi la capitulation des derniers bastions de la ville de Syrte restés fidèles au colonel Kadhafi.

Les rebelles sont sous un pont. Un pont situé en plein milieu du désert, à une soixantaine de kilomètres de Misrata, et à 120 kilomètres de Syrte. C’est le dernier check-point avant la ville de Syrte, l’ultime bastion, qui est encore tenu par des kadhafistes. Les rebelles, sur des pick-up vont faire des missions de reconnaissance, pour vérifier l’état des troupes en face et la sûreté de la route.

Pour l’heure, il  y a très peu de combats, si ce n’est quelques rafales sporadiques signalées près de cette zone. Les rebelles essaient plutôt de négocier maintenant avec ces derniers kadhafistes. Ils veulent « éviter un bain de sang à Syrte », évidemment, beaucoup de civils sont encore réfugiés dans cette ville. Leur objectif est de faire tomber Syrte par la négociation et non pas par les combats.

Le calme est de retour à Misrata

Hier, lundi 29 août, la ville de Misrata, a fait l’objet d’une âpre bataille entre les rebelles et les combattants pro-kadhafi. Désormais, entre Tripoli et Misrata, la route est totalement dégagée. Depuis plus de dix jours maintenant, les forces du colonel Kadhafi ont quitté ce front situé près de la ville de Zinten, à une cinquantaine de kilomètres de Misrata. Avant d’arriver dans cette ville assiégée, pilonnée pendant près de quatre mois, il y a toujours de gigantesques check-points, des containers remplis de sable empilés les uns sur les autres, qui ont permis d’empêcher les tanks kadhafistes d’avancer.

De nombreux combattants tombés dans ce combat contre Kadhafi à Misrata ont maintenant leurs noms sur des rues, des places, ou des avenues actuellement rebaptisées.

Le calme est de retour à Misrata. Le soir, la vie semble reprendre son cours. Les tirs sont remplacés par des feux d’artifice. La quasi-totalité des bâtiments du centre-ville sont toujours éventrés par des trous béants de roquettes, d’obus, des rafales de mitraillettes. Toutefois, les habitants ont commencé le travail de nettoyage des rues et des bâtiments.

La nouvelle police de Misrata, a même commencé par faire son apparition depuis quelques jours dans les rues, dans un tout nouvel uniforme blanc.

Seul l’approvisionnement en carburant est toujours un peu difficile. « Mais ce n’est rien comparé à la situation il y a encore une semaine », nous disait un habitant.

La population se prépare à une grande fête ce soir, pour la fin du Ramadan, la première sans Kadhafi.

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