Avec notre envoyé spécial à Tarhuna
Selon les rebelles de Tarhuna, le bastion kadhafiste de Bani Walid serait désormais à deux doigts de tomber. De leur quartier général à une centaine de kilomètres au sud-est de Tripoli, les insurgés affirment encercler la ville, sauf pour sa partie sud toujours sous contrôle loyaliste.
La route vers le sud offre encore aux fuyards de l’ancien régime une porte de sortie vers Sebha. Selon les rebelles de Tarhuna, beaucoup de ces caciques auraient trouvé refuge à Bani Walid dès la chute de Tripoli, 150 kilomètres plus au nord.
Leur chef dit avoir vu passé plusieurs fils Kadhafi dont Khamis, Motassem, Seïf al-Islam ou encore Saadi, de très hauts gradés de l’armée, des services secrets, mais aussi des figures médiatiques comme Moussa Ibrahim ancien porte-parole du régime.
Depuis une semaine, les rebelles disent négocier avec les grandes familles de Bani Walid, des Warfala, puissantes tribus locales loyales au clan Kadhafi. Selon la rébellion, ces chefs auraient fini par accepter une reddition mais les soldats fidèles à l’ancien régime, lourdement armés, les en auraient empêchés.
Les rebelles comptent désormais sur un soulèvement populaire et sur les frappes de l’Otan qui, selon eux, seraient en cours avant de lancer une offensive. Certains l’espéraient dès aujourd’hui mais leurs chefs ont préféré obéir aux ordres du Conseil national de transition et attendre encore 24 heures avant d’attaquer cette dernière poche pro-Kadhafi.
Missions diplomatiques
Ian Martin, émissaire spécial du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon est arrivé à Tripoli ce samedi, au moment où l'organisation internationale cherche à aider à rétablir la stabilité et la sécurité en Libye. Sa mission est de préparer la période post-conflit en dehors des questions humanitaires.
Le premier ambassadeur à revenir à Tripoli, l'ambassadeur turc, est arrivé hier soir avec 25 personnes. Il a d'ores et déjà annoncé qu'il allait bientôt rouvrir les services de la délégation fermée en juin dernier.
À Tunis, le numéro deux du Conseil national de transition, Mahmoud Jibril a rencontré brièvement le Premier ministre tunisien Béji Caïd Essebsi afin d'évoquer les questions de sécurité des deux pays. Mahmoud Jibril était avant celà au Caire.
Aujourd'hui, le CNT a été reconnu par une soixantaine de pays. Il vient d'être invité à Moscou par le gouvernment russe, allié de longue date de Mouammar Kadhafi, afin d'évoquer les questions énergétiques.