Un canon laser pour lutter contre les pirates somaliens

Le géant de l'industrie de défense britannique BAE Systems a annoncé mardi 30 août 2011 avoir mis au point avec l'entreprise américaine Boeing un canon laser destiné à lutter contre les bateaux pirates dans le golfe d'Aden, en partenariat avec l'U.S. Navy. Plusieurs tests auraient déjà été menés avec succès. Ce projet d'utiliser la technologie laser pour combattre la piraterie n'est pas inédit, mais il semble être le plus abouti.

L’information relève de la science-fiction. Et elle pourrait donner une dimension futuriste à la lutte contre la piraterie. Fin août, l’américain Boeing et le britannique BAE Systems, deux géants de l’industrie de défense, ont annoncé avoir mis au point en partenariat avec la marine américaine un prototype de canon doublé d’un rayon laser, le Mk 38 MOD 2 Tactical Laser System. Un nom compliqué pour un système ultra sophistiqué.

Il protégerait en effet les navires d’à peu près tout, notamment d’engins se déplaçant rapidement. D’après BAE, le rayon laser est capable de détecter de légers bateaux ennemis manœuvrant au milieu d’autres bâtiments et de faciliter ainsi le tir du canon auquel il est couplé. Il pourrait également les rendre inopérants en brûlant leurs moteurs en moins d'une minute, grâce à sa puissance de 10 kilowatts.

L’arme a d’ailleurs fait ses preuves. BAE annonce avoir réalisé des tests en juin dernier au large de la Floride, dans la baie de Choctawhatchee, sensée reproduire pour l’occasion le golfe d’Aden. Le magazine américain Wired, spécialisé dans les technologies, qui a relayé l'information sur son site internet croit savoir que cette nouvelle arme a pour vocation de lutter contre les bateaux pirates somaliens.

Les précédents

Elle n’est d’ailleurs pas le premier prototype de lutte contre la piraterie. En janvier 2010 déjà, l’entreprise britannique ProForm avait annoncé avoir mis au point un « canon laser vomitif », affectant la vision des pirates et les rendant nauséeux et désorientés. Spécifiquement conçu pour le secteur commercial, son coût était évalué à 63 000 euros. Ses concepteurs avaient expliqué que l’arme pouvait également équiper les yachts de milliardaires comme répulsif de paparazzi.

Un an plus tard, en janvier 2011, BAE Systems déclarait avoir créé un rayon laser capable de repérer et d’éblouir des assaillants à plus de 1,5 kilomètre. « Les pirates contemporains jouent sur l’effet de surprise. S’ils savent qu’ils ont été repérés, ils ont tendance à se replier sur une autre cible », avait alors déclaré le dirigeant du département anti-piraterie de BAE Bryan Hore, repris par la BBC.

Car la piraterie dans le golfe d’Aden est un véritable fléau pour les navires marchands et les bateaux de plaisance. Pour des pêcheurs somaliens désargentés, elle est en revanche une intéressante source de revenus. A bord de barques rapides et équipés d’armes légères, ils abordent les navires dont ils pillent les marchandises et prennent l’équipage en otage. D’après les chiffres du quotidien britannique The Daily Telegraph, 47 navires ont ainsi été attaqués au large des côtes somaliennes en 2010 et 600 marins étaient encore tenus en otages par des pirates en janvier 2011.

Face à la recrudescence des actes de piraterie, plusieurs forces navales internationales sont déployées dans le golfe d’Aden. C’est notamment le cas de la marine européenne et de l’Otan, qui mènent depuis 2008 plusieurs opérations visant à sécuriser les routes commerciales maritimes au large de la Corne de l’Afrique.

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